Description
Une question qui fâche ?
Les étiquettes sont comme le fameux sparadrap du capitaine Haddock, elles nous collent à la peau sans que l’on puisse s’en débarrasser. C’est le cas du terme Street Art, qui n’a jamais été aussi populaire mais aussi controversé, objet de discussions parfois enflammées entre ceux qui revendiquent une totale liberté et s’insurgent contre la « récupération », et ceux qui se veulent avant tout artistes, simplement, les murs n’étant qu’un terrain d’expression parmi d’autres. En témoignent les talents que nous avons rencontrés pour réaliser ce numéro, Nowart, Etnik, Jace, Shaka…, pour qui la passion prime, qu’ils travaillent dans la rue ou en atelier, aucun ne souhaitant choisir !
D’ailleurs, ce qui compte réellement, c’est que ce phénomène né en dehors des codes conserve sa force créatrice et sa capacité à s’ouvrir au plus large public pour qui c’est souvent le premier contact avec l’art et la culture. Et si certains se découvrent l’envie de pousser la porte d’une galerie, on ne peut que s’en féliciter. Comme on ne peut que se réjouir que les institutions et le marché de l’art s’ouvrent plus largement à ce qui s’impose comme un mouvement artistique contemporain majeur. L’Art Urbain doit continuer à être dans la rue et – enfin – entrer dans les musées. Il ne s’agit évidemment pas de transposer dans un musée des pièces faites pour la rue mais bien de reconnaître aux artistes le droit de réaliser des œuvres d’atelier qui renvoient aux œuvres de rue…
Gabrielle Gauthier et Christian Charreyre
Rédacteurs en chef