Description
Aller au-delà de ce que l’on voit
À partir d’aujourd’hui, la peinture est morte ! », se serait inquiété le peintre Paul Delaroche, à l’invention de la photogra-phie, dans les années 1830. Près de deux siècles plus tard, on peut constater avec bonheur qu’au contraire, la peinture en a été libérée, s’affranchissant des contraintes de la reproduction la plus fidèle possible de la réalité. Si l’hyperréalisme représente un défi technique intéressant, il manque souvent à ces créations ce qui fait tout le charme d’un tableau réussi, notamment la sensibilité de l’artiste, sa vision personnelle, particulièrement pour les por-traits, notamment les portraits d’enfants. Comme s’in-terrogeait Picasso, « Qui voit la figure humaine correc-tement ? Le photographe, le miroir ou le peintre ? », chacun le fait à sa manière. La question peut aussi se poser pour les motifs floraux, l’un des sujets des artistes depuis toujours. En Égypte, les fleurs de lotus symbolisaient la renaissance et le cycle de la vie, tandis que les roses étaient – déjà – as-sociées à la beauté et à l’amour dans la Grèce antique. Mais c’est vraiment l’impressionnisme – Claude Mo-net n’affirmait-il pas d’ailleurs : « Je dois peut-être aux fleurs d’être devenu un peintre » – qui a ouvert la voie à une représentation de la beauté de la nature et de son caractère éphémère. Monet ou Renoir ont représen-té des fleurs avec des coups de pinceau lâches et des couleurs vives pour transmettre l’expérience sensuelle de la visite d’un jardin ou de la simple contemplation d’un bouquet harmonieusement composé. Quels que soient les sujets que vous allez aborder et les techniques que vous allez employer, l’important est de concilier les contraintes de la réalité avec l’inspiration artis-tique. Tous les artistes qui partagent avec nous leurs parcours et leurs expériences en ont fait le moteur de leurs recherches. Un puissant moteur pour avancer.
Christian Charreyre
