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Artistes n°32

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Le 32e numéro du magazine « Artistes » est dédié à enrichir la pratique artistique des peintres et dessinateurs de tous niveaux. Il propose des cours pour marier ombres et textures en aquarelle, inspirés par Émilie Ménard. Découvrez la passion de Nathalie Bernad pour la perfection géométrique dans la nature. Julien Primard révèle ses techniques pour jouer avec lumière et perspective à l’huile. Trouvez l’inspiration dans le rugby et maîtrisez l’acrylique avec un guide pratique sur la superposition de couches et la gestion des couleurs et textures.

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Description

Faire naître le beau de la banalité

Si le terme de « nature morte » n’est apparu qu’en 1756, utilisé pour la première fois par Jean Siméon Chardin, l’idée de s’inspirer des petites choses qui nous entourent remonte à l’Antiquité. En Grèce, plus de 300 ans avant notre ère, Piraïkos s’est im-posé avec ses peintures de « provisions de cuisine », remarquables de réalisme et de virtuosité. Au fil des ans, les plus grands ar-
tistes se sont essayés à ce genre artistique : Ca-ravaggio, Vermeer ou Rembrandt à la Renais-sance ; Monet, Cézanne ou van Gogh au XIXe siècle. Comment expliquer cette fascination pour un sujet en apparence dénué d’intérêt ? D’abord par le défi que cela représente. Ces objets ancrés dans notre quotidien nous sont si familiers qu’il faut soit une parfaite maî-trise technique pour en rendre les couleurs, les formes et les textures avec réalisme, soit une grande créativité pour s’en affranchir et exprimer son style personnel. Ensuite en raison de la simplicité même des éléments, pris un par un, qui donne une importance à la com-position, à la disposition des objets dans le tableau, au rôle de l’éclairage et, comme le disait Braque, à ce que l’on ne voit pas : « Ce qui est entre la pomme et l’assiette se peint aussi. Et, ma foi, il me paraît aussi difficile de peindre l’entre-deux que la chose. C’est justement le rapport de ces objets entre eux et de l’objet avec l’entre-deux qui constitue le sujet ». Au-delà de la beauté des objets eux-mêmes, un mes-sage ou un symbolisme peut se cacher derrière la sim-plicité apparente du tableau. À l’occasion de l’expo-sition « Les Choses » au Louvre en 2022, consacrée à la nature morte de la préhistoire à nos jours, l’histo-rienne de l’art Laurence Bertrand Dorléac expliquait : « Dans notre monde bavard, les artistes nous invitent à prêter attention à tout ce qui est silencieux et minus-cule. En donnant une forme aux choses de la vie et de la mort, ils parlent de nous, de notre histoire depuis toujours : de nos attachements, de nos peurs, de nos espoirs, de nos caprices, de nos folies ». Il n’y a pas de sujet mineur. Au contraire.

Gabrielle Gauthier gg@arts-magazine-int.fr